Il est des constats qui ne sont pas agréables à faire, mais qui pourtant sont réels : la Covid-19 a eu un impact concret sur les soins. Dès le premier confinement, même si le personnel soignant assure une continuité des soins, ceux-ci ont été fortement touchés. Un an après, qu’en est-il véritablement et quelles conclusions en tirer ?
En France, les soins sont assurés, un impact « positif » de la Covid-19 ?
Précision importante d’emblée, la Covid-19 n’est pas ce qui a permis d’assurer une continuité des soins. Par contre, cette crise sanitaire majeure a mis en lumière ce que beaucoup de Français ignorent parfois. En effet, nous bénéficions d’un système de soins certes perfectible, mais qui repose sur une force incroyable. En effet, nos soignants publics ou privés sont investis d’une véritable mission. Ceux-ci ont mis en place des dispositifs pour assurer au maximum la continuité des soins auprès des patients. De plus, la suite des évènements l’a démontré, les acteurs de la santé sont pleinement investis dans leur mission, malgré une lassitude et une fatigue bien compréhensible.
C’est à travers leurs implications que le serment d’Hippocrate prend tout son sens. « Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux ». Il est rassurant que tous y fassent honneur.
Des soins qui souffrent de la pandémie
Si les soignants se sont investis à un niveau rarement vu, les soins en eux-mêmes ont pâti de cette pandémie. En effet Santé Publique France a constaté une baisse réelle des consultations. Or, à cela s’ajoute un moindre recours aux soins par des personnes souffrant de maladies chroniques et de pathologies aiguës. En cette période de forte tension, les malades ont peur de se rendre dans les lieux de soins. Cela explique en partie les mauvais chiffres.
Ce constat, L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) le fait aussi. En effet, les chiffres qu’elle avance sont assez inquiétants et s’expliquent, pour elle, par un dérèglement des services. Dans le cadre des Maladies Non Transmissibles, le traitement de l’hypertension est en recul dans 53 % des pays ayant répondu à l’enquête. D’autres chiffres sont éloquents : le diabète (49 %), le cancer (42 %) ou les urgences cardiovasculaires (31 %). Un autre point en train de s’accroitre concerne les soins psychologiques qui sont en train d’être pris en compte.
Et si ces chiffres sont ceux de 2020, le premier trimestre a, avec le 3e couvre-feu, vu de nombreuses déprogrammations d’opérations. De ce fait, les soins sont globalement impactés pendant une période assez longue. En effet, il faudra que la pression sur le système hospitalier baisse durablement pour que la situation revienne à la « normale ».