Depuis le décret paru au Journal officiel le 30 mai 2021 dernier, le statut de « pharmacien correspondant » est entré en vigueur. Au-delà des interrogations, il faut y voir une nouvelle opportunité de rapprochement et de coopération autour du patient pour les professionnels de santé.

Un nouveau statut inscrit dans une démarche de coopération entre professionnels de santé.

Levier majeur de la stratégie « Ma santé 2022 », la coopération entre professionnels de santé propose une vision d’ensemble et des réponses innovantes aux défis du système de soin français tels que les inégalités dans l’accès aux soins et l’aspiration aux professionnels de santé à disposer davantage de temps pour soigner leurs patients.

Le dispositif des protocoles de coopération a été rénové et simplifié en 2019. Il consiste à mettre en place, à titre dérogatoire et à l’initiative des professionnels sur le terrain, de nouvelles formes d’exercice répondant aux besoins de santé actuels.

La délégation aux professionnels de santé, de certaines activités jusqu’alors réservées aux médecins, permet aux professionnels de se centrer sur les activités où leur plus-value est la plus grande et de faciliter les évolutions des métiers de la santé.

Avec le statut de « pharmacien correspondant », de nouvelles missions au service du patient sont dorénavant possibles pour le pharmacien. Le pharmacien correspondant est autorisé à renouveler périodiquement des traitements dans le cas de maladie de longue durée et à ajuster, si besoin, leur posologie.

L’enjeu de cette démarche est de réduire les délais d’accès à une prise en charge et donc à améliorer les parcours de santé.

Une pratique centrée autour du patient.

Le pharmacien participe déjà à la prise en charge et au suivi des patients dans leur quotidien (entretiens pharmaceutiques autour de pathologies comme le diabète ou l’asthme par exemple, bilans de médication, vaccination antigrippale). En élargissant leurs fonctions, le rôle des pharmaciens correspondants se trouve renforcé dans le parcours individualisé de soins des patients.

Le statut de pharmacien correspondant répond à plusieurs objectifs, une meilleure prise en charge des maladies chroniques, une simplification du parcours de soins et la lutte contre la désertification médicale en évitant de multiplier les consultations chez le médecin à chaque évolution de la maladie, tout en prenant en compte le vieillissement croissant de la population générale.

L’objectif est de fluidifier et d’optimiser les soins des patients auprès des professionnels de santé libéraux (médecins, pharmaciens, IDE…) tout en respectant les compétences de chacun.

Les enjeux d’une collaboration interprofessionnelle.

La mise en place du statut de pharmacien correspondant a suscité des interrogations voire des craintes de la part d’autres professions médicales. Néanmoins, il n’est pas question de remettre en cause ni de déléguer les compétences fondamentales de chaque corps de métier.

Cette démarche n’est absolument pas entamée sous la contrainte mais sur la base du volontariat, entre des professionnels de santé partageant un exercice en équipe et à leur initiative, par une déclaration sur la plateforme ministérielle.

Comme dans le cadre de la solution de gestion des échantillons biologiques que nous proposons, il faut y voir une approche collaborative qui permet une répartition des tâches entre les professionnels de santé, avec une ouverture au dialogue autour de la prise en charge du patient.